Roger Waters @ U Arena, Nanterre
L'homme est devenu une légende. Créateur du génialissime "The Wall", ancien explorateur de la face cachée de la Lune et égo torturé du défunt flamant rose, Roger waters pose les valises de son Us + Them tour à la U arena de Nanterre, et ce pour deux soirée consécutives avant d'entamer se dernière et quatrième date française la semaine prochaine au stade Pierre Mauroy de Lille.
Le concept de cette tournée est de reprendre sur scène les plus grands succès du Floyd (qui sont nombreux) à partir de "Meedle", et de les agrémenter de quelques titres de son dernier opus "Is This The life We Really Want ?". C'est donc extrêmement confiant, voire même emprunts d'une certain excitation, que nous nous appretions à retrouver sur scène celui que l'on avait laissé en 2013 au Stade de France, pour clotûrer magistralement la très juteuse mais néanmoins grandiose tournée consacrée au Mur qui l'a rendu célèbre.
Premier constat: l'homme est en forme et porte beau ses 74 ans. On s'attend donc à une grande communion avec le public, à un tourbillon d'images et de lumières et à un son HD ultra défini, comme cela a toujours été le cas sur toutes les dates des anciens Pink Floyd. Et bien pour le coup de concert de légende il ne sera pas question. L'immense salle est coupée à sa moitié par une rangée de barrières qui délimitent les catégories Or (assises) et les séparent de la fosse (debout). Mais la salle est conçue de telle sorte qu'en aucun endroit de cette fosse on ne puisse apercevoir les musiciens, qui de toutes façons aparaissent si petits qu'on ne sait à pein de quel instrument ils jouent !!!! Donc on se rabat sur l'écran absolument dantesque situé en fond de scène (néanmoins coupé en trois partie par des barres de son, qui, perdues dans l'immensité de l'Arena, paraissent pouvoir seulement sonoriser la salle des fêtes d'un village local), ce qui donne plutôt l'impression de visionner un DVD, mais dans des conditions déplorables. Car si effectivement la qualité de l'image est fantastique (le contenu lui peut parfois, voire souvent, sombrer dans le mauvais goût), il n'en est pas de même du son qui est franchement lamentable. D'abord par son volume, qui est si faible qu'on entend tous les voisins discuter, ensuite par sa piètre définition qui en fait une bouillie sonore absolument inaudible; Ainsi, pas de basse sur l'intro de "One Of these Days" ou de "Money", un écho à faire passer le Grand Canyon pour une chambre d'étudiant et des voix parfois complètement absentes de certains titres, au point qu'il faut presque les deviner. C'est extrêment frustrant, les concert de Waters étant en général une véritable référence en termes de définition sonore. Et naviguer dans la fosse n'y changera rien. C'est exécrable partout, et de fait on reste complètement en dehors du concert.
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Les titres s'enchainent donc, sans plaisir ou peu, et au bout de 45 minutes la première partie est déjà terminée. Certains morceaux sont joués avec très peu d'âme (ou du moins c'est ressenti de la sorte là où nous nous trouvons), comme "Time" ou "Wish You Were Here". L'ensemble est soutenu par des projections qui frôlent parfois le mauvais goût, avec des couleurs criardes et des effets de type "négatif" lorsque les musiciens sont filmés; C'est moche, tout simplement. Et lorsqu'on ne voit pas les musiciens on se concentre sur ces images qui sont fatigantes, vides de sens, et qui finalement renforcent la dictature des écrans.
La seconde partie démarre mieux, avec la sortie de terre tonitruante de la Battersea Power Station, emblématique icône de la pochette d'"Animals", surmontée d'un petit Algie captif. C'est très impressionnant et annonce le véritable point d'orgue de la soirée, à savoir successivement les interprétations de "Dog" et "Pigs", très inspirées et très à charge contre Trump. On croyait les problèmes de son plus ou moins derrière nous mais il n'en était rien, la bouillie revient en force avec "Money". On a un peu l'impression d'écouter de la musique la tête sous l'eau !
"Brain Damage" et "Eclipse", même avec le superbe visuel en pyramide, n'attenuent pas la mauvaise impression qui se dégage de ce concert.
Puis vient le moment du discours politique...On s'y attend forcément en allant voir waters, même si on n'est pas toujours en phase avec toutes ces idées et si elles présentent énormément de contradictions. Et puis, au bout de cinq bonnes minutes, lui coupant même la parole, "Comfortably Numb" démarre, plat, fadasse, sans même passer par la case "Vera", "Bring The Boys Back Home" ou "Mother". Préssé de rentrer Roger ? .... Où sont les frissons, les poils qui se dressent sur les bras, les petites larmes ? Quelque chose s'est cassé ce soir, assurément....
En tous cas ce concert confirme absolument que la U Arena est à fuir comme la peste. Si les ingé son de Waters n'y arrivent pas, alors personne ne sera capable d'édifier un son potable dans cette structure terne, sans vie.
On ressort plus que mitigés, voire déçus....et très frustrés car c'est un concert qui avait généré beaucoup d'attente et d'espoir.
Deuxième chance à Lille dans une semaine, pour voir si la donne a changé. Ou sinon peut-être une tournée des Stades l'an prochain, comme cela semble se dessiner. Qui sait ? The Wall au Stade de France était parfait...
1. Speak To Me
2. Breathe
3. One Of These Days
4. Time
5. The Great Gig In The Sky
6. Welcome To The Machine
7. Déjà Vu
8. The Last Refugee
9. Picture That
10. Wish You Were Here
11. The Happiest Days of Our Lives / Another Brick In The Wall (parts II and III)
12. Dogs
13. Pigs (Three Different ones)
14. Money
15. Us & Them
16. Smell The Roses
17. Brain Damage
18. Eclipse
19. Comfortably Numb
Line-up:
Roger Waters – bass, lead vocals, guitars
Dave Kilminster – guitars, bass, talk box, backing vocals
Gus Seyffert – guitars, bass, keyboards, backing vocals
Jonathan Wilson – guitars, keyboards, lead and backing vocals
Drew Erickson – piano, keyboards, Hammond organ
Jon Carin – piano, keyboards, programming, lap steel guitar, guitars, lead and backing vocals
Ian Ritchie – saxophone, additional bass
Joey Waronker – drums, percussion
Jess Wolfe – lead and backing vocals, percussion
Holly Laessig – lead and backing vocals, percussion
Dave Kilminster – guitars, bass, talk box, backing vocals
Gus Seyffert – guitars, bass, keyboards, backing vocals
Jonathan Wilson – guitars, keyboards, lead and backing vocals
Drew Erickson – piano, keyboards, Hammond organ
Jon Carin – piano, keyboards, programming, lap steel guitar, guitars, lead and backing vocals
Ian Ritchie – saxophone, additional bass
Joey Waronker – drums, percussion
Jess Wolfe – lead and backing vocals, percussion
Holly Laessig – lead and backing vocals, percussion
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