Sansévérino @ Les Estivales, Obernai
Avec l'été c'est le retour des festivals mais aussi des concerts offerts par les municipalités. Et Obernai à ce titre fait figure de bon élève dans ces deux catégories avec les Estivales qui étrennent cette année leur onzième édition. Et cette manifestation qui mixe les genres et les publics a chaque année le bon goût de choisir une tête d'affiche de qualité, qui cette fois-ci est personnifiée par Sansévérino.
Ce qui est extraordinaire avec Stéphane Sansévérino, c'est le renouvellement des genres et l'exploration d'un nouveau courant musical à chaque album et à chaque tournée. S'il a commencé en jouant du manouche, il a ensuite bifurqué vers le musette et la guinguette en se faisant accompagner de deux accordéonistes, puis pour la tournée des Faux Talbins a troqué la guitare acoustique contre une Télécaster endiablée et des accents franchement rock.
Mais cette fois c'est plutôt du côté des plaines de l'Ouest américain que Sansévérino est allé puiser son inspiration. Son dernier opus, "Honky Tonk", fait la part belle au Bluegrass, style très rythmé à base de guitares, de banjos et de violons que les frères Coen s'étaient amusés à mettre en avant dans O'Brother. Et c'est donc sur cette vague Hillbilly que Sansévérino a tout naturellement choisi d'arpenter les scènes de France...
Comme il l'explique, trouver des musiciens en France maîtrisant le style ne fut pas simple. "j'ai regardé dans l'annuaire des musiciens ceux qui pratiquaient le Bluegrass, il y en avait 11. J'en ai choisi quatre, et on est parti...." Mais il faut reconnaître que le choix fut des meilleurs, car les accompagnateurs du maître de cérémonie sont d'un niveau stratosphérique !
C'est donc à cinq que débute ce concert, mené dès les premiers morceaux pied au plancher. Mais la géométrie sera variable tout le long du spectacle, avec un troc des instruments électro-acoustiques dès la fin du premier tiers contre des acoustiques purs, repris par un unique micro d'ambiance. Ça n'empêche que l'énergie est bel et bien au rendez-vous, soutenue impassiblement par le banjo de Jean-Marc Delon.
Comme il l'explique, trouver des musiciens en France maîtrisant le style ne fut pas simple. "j'ai regardé dans l'annuaire des musiciens ceux qui pratiquaient le Bluegrass, il y en avait 11. J'en ai choisi quatre, et on est parti...." Mais il faut reconnaître que le choix fut des meilleurs, car les accompagnateurs du maître de cérémonie sont d'un niveau stratosphérique !
C'est donc à cinq que débute ce concert, mené dès les premiers morceaux pied au plancher. Mais la géométrie sera variable tout le long du spectacle, avec un troc des instruments électro-acoustiques dès la fin du premier tiers contre des acoustiques purs, repris par un unique micro d'ambiance. Ça n'empêche que l'énergie est bel et bien au rendez-vous, soutenue impassiblement par le banjo de Jean-Marc Delon.
Mais évidemment, Sansévérino ne serait pas celui qu'on connaît sans quelques envolées politico-humoristique, taclant bien sûr le Front National et les extrémistes, mais en n'oubliant pas le gouvernement actuel ou son prédécesseur. Et chacun en prend un peu pour son grade : la religion, les guitaristes aseptisés...Puis de temps en temps, Stéphane fait une pause musicale, le temps de décortiquer les paroles de la chanson qui va suivre. La pensée va vite et semble parfois se téléscoper avec la parole lorsque l'homme parle, mais en revanche lorsqu'il chante il redevient d'une précision diabolique et d'une rapidité sans égale, à l'image de son jeu de guitare qui à l'air si évident aujourd'hui mais derrière lequel on sent les heures et les heures de travail. Finalement, Sansévérino est peut-être un peu le prolétaire de l'instrument, non ?
Le rappel s'étend sur un peu plus d'un tiers de la durée totale du concert, et plus les minutes avancent, plus le show est dépouillé jusqu'à finir sans aucun micro. C'est amusant et ça captive le public, bien sûr complètement conquis. Et comme la tournée touche à sa fin, il parait que Sansévérino va bientôt entrer en studio pour enregistrer un nouvel opus qui sera, n'en doutons pas, une nouvelle aventure musicale inattendue. Gageons qu'une tournée suivra, comme à l'accoutumée. Mais en revanche une chose est certaine, c'est que nous ne raterons pas Sansévérino en concert si il passe dans les environs.
Line-up:
Jean-Marc Delon : banjo
Christian Séguret : mandoline
Christophe Cravero : violon
Jidé Jouannic : contrebasse
Sanseverino : guitare