Festival Escalator @ Le Plan, Ris-Orangis

Parmi la pléthore de festivals qui parsèment le territoire, il faut se rendre en banlieue sud de la capitale pour en découvrir un qui propose une programmation oscillant entre pop et électro, résolument indé, mais surtout sortant des sentiers battus. C?est en effet au Plan, à Ris-Orangis (91), que le festival Escalator, troisième du nom, se fait une place au cours des premières soirées du mois de juin.


Ce sont les bretons de Montgomery qui ouvrent les hostilités, Ray-Ban vissées sur le nez, pour nous offrir une pop étrange et enjouée dans laquelle les claviers et les choeurs s'entremêlent irrésistiblement jusqu'à créer un univers nouveau, peuplé d'êtres imaginaires et de sons directement issus des divagations de l'esprit. Les textes empreints d?une poésie propre au quintet sont délicatement posés sur des airs faussement naïfs et enfantins, déclamés par un timbre qui évoque immédiatement Charlélie Couture. En apothéose, le set se termine avec quelques bulles de « Champagne », à consommer cependant avec modération sous peine de sombrer dans l?ivresse.

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Bikini Machine prend ensuite le relais pour défendre son dernier opus entièrement composé de reprises de Jacques Dutronc. Le Responsable, On nous cache tout, on nous dit rien ou encore La fille du père Noël nous rappellent efficacement à quel point les succès du maestro sont encore dans les mémoires. Mais ces clins d'oeil collent un peu trop aux originaux pour apporter un réel effet de surprise, et passé le plaisir de retrouver l?Opportuniste pointe une légère touche de lassitude. Aussi pour éviter qu'elle ne nous gagne totalement, le groupe enchaîne rapidement sur ses propres compositions qui lorgnent fort du côté de l'électro-garage. Pari réussi ! A grand renfort de boites à rythmes et de Danelectro vintages, on se trouve immergé dans un immense melting-pot d?influences soul, funk, rap, rock, garage, électro et jazz, toutes réunies dans le seul et même but de faire se trémousser l'auditoire. Comme beaucoup d?autres, les Bikini Machine ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils jouent leur propre musique, finalement assez éloignée de celle de Dutronc !

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Mais le plat de résistance de la soirée est servi par les incontournables HushPuppies, véritables bateleurs dégoupillant un à un les morceaux de leur dernier album « The Trap » comme autant de grenades sonores. Si les éclairs de Fender Rhodes et les coups de marteaux assénés à la batterie donnent à leur musique un léger accent 60's, celle-ci n'en reste pas moins résolument moderne, en particulier sous l'impulsion de cette basse omniprésente – et terriblement efficace. Les mélodies trottent encore dans la tête longtemps après la fin du concert (You're gonna say Yeah !, Pakt up like sardines in a crushtin' box). Fidèles à leur réputation, les HushPuppies vont littéralement chercher leur public, Olivier n'hésitant pas à descendre dans la fosse pour insuffler à chacun un peu de cette énergie que les perpignanais ont à revendre. Deux reprises, l'une des Kinks et l'autre de GrandFunk Railroad, viennent rappeler en cas de doute que ces jeunes chiots au charisme étonnant sont bien les dignes gardiens d?un savoir-faire musical qui a marqué de son empreinte les plus grandes heures du Rock'n Roll.

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La soirée s'achève mais pas le festival, puisqu'il reste encore deux étages à gravir. On a bien fait d'éviter les escaliers ?

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