Dillinger Girl And Baby Face Nelson @ La Flèche d'Or, Paris

Elle, c'est Dillinger Girl. Elle est magnifique, vêtue de noir de la tête aux pieds, un oeil caché sous une longue frange charbon. Lui, c'est Baby Face Nelson, toujours tiré à quatre épingles, au cas où un journaliste passerait par là... Leur quotidien : parcourir les interminables routes de l'Arizona à bord d'un pick-up Chrysler en quête d'une banque à braquer. Elle, elle le suivrait n'importe où. Lui, il a l'air un peu fatigué ces temps-ci, surtout depuis qu'il a refroidi trois mecs la semaine dernière...

Elle, c'est en fait Helena Noguerra, qui vient défendre son quatrième album à la Flèche d'Or et lui, c'est Fédérico Pélégrini, ancien membre des Little Rabbits et de la Secte Humaine, qui l'accompagne à la guitare.

Le concert commence sur deux petits films qui relatent, avec une voix-off à la Jean-Luc Godard, la vie de ces bandits de grands chemins. Clichés américains, elle faisant du stop sur bord de la route, lui assis à côté la guitare à la main et la cigarette aux lèvres. D'abord c'est lui qui parle, puis elle. Lorsqu'elle a terminé, le couple entre en scène non sans avoir pris soin d'engager une autre fine gâchette de la six-cordes en renfort. Les compositions sont sobres, avec des arrangements presque dépouillés, mais qui restituent autour de ces nouveaux Bonnie & Clyde l'atmosphère brûlante du désert poussiéreux de l'Arizona. Les guitares se complètent harmonieusement, sans chercher à en rajouter, par petites touches colorées rougeâtres. Les voix se mélangent avec la même complicité que celle qui unit Dillinger Girl à Baby Face, jouant d'égale à égale mais indissociables. Au fil du temps les compositions se font plus rythmées, plus dansantes, et le concert se termine sur la reprise de Heart Of Glass de Debbie Harry. Sous la pression d'une salle archicomble, nos bandits n'ont pas d'autre choix que de revenir interpréter l'un des morceaux phare de leur album “Bang !”, Move, avant de laisser la place aux autres gangsters recrutés pour la soirée.

Parmi ceux-ci, on a pu noter la présence de Decheman, organiste et bidouilleur multi-instrumentiste dont l?univers se trouve proche de celui de Syd Barrett avant son décollage pour la lune, mais aussi de Ceux qui Marchent Debout (anciennement les Fils De Crao), en escale parisienne avant une série de concerts les entrainant notamment au Liban et en Algérie. Fanfare festive qui mêle funk, swing, groove et ska, les CQMD montent en puissance au rythme du banjo et de 'hélicon, telle une imperturbable machine à se trémousser et à taper dans les mains, jusqu'à entrer en communion totale avec le public dans une explosion de cuivres et de percussions. Ambiance survoltée garantie !



















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