Paul McCartney @ Paris La Défense Arena, Paris
Visiblement la musique de McCartney est comme l’eau d’Evian : elle permet de rester jeune ! En tout cas ceux qui la jouent (car ceux qui l’écoutent en revanche ont quand même pris un bon coup derrière la tête !). Mais aussi bien l’intéressé lui-même (76 ans au compteur), perché sur ses éternelles Beatles boots à talons, que ses sidemen semblent totalement insensibles au temps qui passe ! Et à part cette voix, si familière, qui a parfois du mal à atteindre les aigus, l'energie et l'envie sont intactes, tout comme les formidables capacités multiinstrumentistes du bonhomme, et notre plaisir également !
Malheureusement pour nous, Macca a souhaité jouer à la U Arena (comble pour l'occasion), et une nouvelle fois la salle nous a révélé tous ses travers : écho incroyable, mauvaise visibilité sur la scène, son dégueulasse quel que soit l'endroit où l'on se situe (à l'exception d'un rayon de 15 mètres devant la scène), sécurité à la limite de la débilité, évacuation qui a pris près de 35 minutes en fin de concert et retour au métro chaotique. Mais la musique de l'ex-Wings est un anti-dépresseur extrêmement puissant qui efface vite tous ces désagréments. Et l'homme nous en a assené ce soir une dose de cheval ! Deux heures quarante-cinq sans interruption de pur bonheur, d'émotions, de (vraies) larmes qui sont passées à la vitesse de l'éclair. Car chacune des chansons, qu'elle soit de la période Wings ou Beatles, outre d'avoir la particularité d'être un tube immense (en vrac Lady Madonna, Let It Be, Live and Let Die ou Band On The Run), est une madeleine de Proust qui remue bon nombre de sentiments, parfois même imaginaires.... Mais bon dieu quel pied de tour à tour rire, frissonner, verser une larme ou sourire !
Tout a commencé, comme d'habitude depuis maintenant quelques années, par cet affreux DJ qui mixe les morceaux du maestro avec des transitions plus que douteuses. Puis un ensemble d'images des Fab Four, escaladant un immeuble new-yorkais, pour atteindre le Graal absolu : la Hofner bass la plus célèbre du monde noyée sous les feux d'articices.... C'est long et sans intérêt. Mais à 20h15 pétante le groupe monte sur scène et fait sonner l'accord d'intro de Hard Day's Night. Et le tourbillon commence...
Sans surprise, le groupe est en grande forme et les musiciens de Macca restent sans doute parmi les plus fines gâchettes que l'on puisse trouver pour des concerts de cette envergure. Mais l'équipe est cette fois-ci agrémentée de trois cuivres, apparaissant au milieu de la foule dès "Letting Go" et qui redonnent un sérieux coup de pèche à certains morceaux tels que "Got To Get You Into My Life".
Les morceaux du nouvel album Egypt Station passent plutôt bien, mais le premier très grand moment est le diptyque "Wingsien" 1985 / Maybe I'm Amazed pendant lesquels la guitare de Rusty est à un niveau stratosphérique.
Comme à chaque passage par la France, "Michelle", dont on se passerait assez facilement, est de rigueur.
Le set acoustique, relativement réduit et délaissant - fait exceptionnel - "Yesterday", laisse naître une once d'intimité dans cette immense salle. Mais le vrai départ du concert c'est avec "Something", toujours débuté au Yukulélé et qui tire immanquablement des larmes aux yeux, puis la montée en puissance jusqu'à la sortie de l'artillerie ultra lourde (Let It Be / Hey Jude).
Enfin, les rappels font rugir les guitares (Helter Skelter) et dresser les poils en continu pour un combo "Carry That Weight / The End" toujours aussi fantastique.
Paul fêtera peut être ses 100 ans sur scène, bon pied bon œil. Et on y sera, même si c'est en fauteuil roulant !!
Setlist:
- A Hard Day's Night
- Junior's Farm
- All My Loving
- Letting Go
- Who Cares
- Got To Get You Into My Life
- Come On To Me
- Let Me Roll It
- I've Got A Feeling
- Let'Em In
- My Valentine
- 1985
- Maybe I'm Amazed
- I've Just Seen A Face
- In Spite Of All The Danger
- From Me To You
- Michelle
- Love Me Do
- Blackbird
- Here Today
- Queenie Eye
- Lady Madonna
- Eleanor Rigby
- Fuh You
- Being For The Benefit Of Mr. Kite !
- Something
- Ob-La-Di, Ob-La-Da
- Band On The Run
- Back In The U.S.S.R.
- Let It Be
- Live And Let Die
- Hey Jude
- Birthday
- Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band (Reprise)
- Helter Skelter
- Golden Slumbers
- Carry That Weight
- The End
Line-Up:
Paul McCartney : Vcls, gtr, bass, p, ukulele
Abe Laboriel Jr. : Vcls, dms
Rusty Anderson : Vcls, gtr
Brian Ray : Vcls, bass, gtr
Paul Wicksen : kbs, synth, vcls, accordeon
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