Kent @ Cheval Blanc, Schiltigheim

octobre 07, 2017

Kent @ Cheval Blanc, Schiltigheim

Voici un artiste résolument rock, ou plutôt résolument musicien, esthète, observateur de son époque, et qui assume à la fois son âge et ses goûts (musicaux, car du point de vue vestimentaire il reste un peu de route à faire !!!) au terme d'une réflexion qui passe par des chemins parfois tortueux. Kent est notre reflet à tous,. Il aime les grosses guitares (mais joue sur un petit Vox AC15), les belles mélodies et les atmosphères électriques.

Et malheureusement pour lui, peut-être justement parce qu'il nous reflète trop bien, il reste un peu en marge du succès et donne donc des concerts dans des salles de taille modeste. Mais c'est sans doute pour mieux donner à son public, car la proximité que génère une salle comme le Cheval Blanc entre un artiste et son public est unique, sincère, vraie.

Et l'homme revisite ainsi une bonne partie de son répertoire, s'adressant tout d'abord aux "vraies gens" avant d'évoquer sa propre personne, son panorama...

Et maintenant que le décor est planté, on peut aller faire de larges excursions dans le dernier album (La Grande Illusion) qui marque le grand retour aux guitares du lyonnais. "Un Revenant" évoque les attaques terroristes, qui ont visiblement marquées l'artiste, sous un angle nouveau. La nostalgie et les questions existentielles d'un ancien punk pas complètement rangé des voitures remontent à la surface, s'interrogeant sur la relation entre un homme et une femme ou encore sur le sens de sa vie et les erreurs du passé.

Puis finalement tout ça est balayé par un retour puissant aux racines punk (Betsy Party, Papillon de Nuit), jouissif et énergique.

Soutenu par les musiciens qui jouent également sur le disque, et en particulier par un marc Haussmann en mode "survet à capuche sous acide" dont la vertuosité et la sensibilité sont à tous points de vue exceptionnelles, le set passe à la vitesse d'un Métropolitain lancé à plein galop ("j'aurais voulu être un cheval..."), qui se termine justement sur des notes aériennes en suivant les pas du Jésus au walkman...

Loin de la chanson débile éditée au kilomètre pour saturer nos neurones, la musique de Kent parle autant au coeur qu'au cerveau. On ressort d'un concert comme celui-ci frais, ému, réjouit, avec pas mal de sentiments qui s'entremêlent.

C'était un peu court...Kent, rest encore !