Jacques Higelin @ l'Illiade Côté Jardin, Illkirch-Graffenstaden

Jacques Higelin en concert à l'Illiade Côté Jardin, à Illkirch-Graffenstaden, au début de la tournée "Beau Repaire"

Quand Jacques Higelin, d’un pas léger et alerte, investit la scène de l’Illiade on se demande bien dans quel tiroir il a pu ranger ses 73 ans. Car c’est un gamin, ou peut-être tout juste un adolescent facétieux et émerveillé, qui se présente face à nous…

Un gamin qui vient défendre avec fierté son vingtième album studio, « Beau Repaire », enregistré à l’ombre des oliviers de Saint-Rémy De Provence. Un gamin qui vient à nouveau à la rencontre de son public,  dans les salles de Province, et en particulier ce soir de son public alsacien avec lequel il a tant d’attaches.

Bien sûr au fil des ans on a vu Frère Jacques tour à tour anxieux, nerveux, dépité, en colère contre lui-même et sa propre mémoire qui lui jouait des tours. Pendant ces années sombres seul le fidèle Mahut, l’ami qui soigne et guérit, l’accompagnait sans relâche lors de concerts dont on sortait empreint de mélancolie et de tristesse à l’égard du Grand Jacques, incapable de faire renaître la folie qui s’était emparée de Mogador ou du Cirque d’Hiver quelques temps auparavant. Puis la confiance est revenue, et l’étincelle de la magie s’est rallumée. Avec la parenthèse Trenet tout d’abord, qui a ravivé la curiosité, suivie de quelques albums nés dans la douleur comme le délicieux « Amor Doloroso » composé à Sainte-Marie-Aux-Mines avec Rodolphe Burger. Un « Coup de Foudre », un album live au Zénith témoignant du passage de la barre des soixante-dix ans, et enfin ce « Beau Repaire », apaisé, serein, agrémenté de quelques pépites dont l’éclat ne se révèle pleinement que sur scène.
Ce jeudi à l’Illiade le gamin Higelin, jouant à la marelle de la poésie, s’est mis à nous raconter des histoires de trains, de gares, de départs, de grands qui font la guerre pour du pouvoir. Comme tous les gamins il nous a parlé de sa maman, belge, et de son papa, cheminot alsacien, en imitant leurs accents si reconnaissables et en moquant au passage, avec tendresse bien sûr, cette Alsace profonde qui renferme une moitié de ses origines. Il a même fait quelques bêtises et cherché à faire rigoler ses copains musiciens en entonnant à l’improviste une chanson paillarde !

Mais outre les histoires c’est avant tout à des instants musicaux d’exception auxquels on a assisté ce soir. Servie par un excellent line-up (l’insondable Mahut aux percussions, Zaf à la basse, Christopher Board aux claviers, Arnaud Dueterlen à la batterie et Alice Botté, ancien guitariste de Daniel Dark et de Thiéfaine, aux six-cordes), la set-list a bien sûr fait la part belle aux morceaux du dernier album qui, parfois un peu étriqués sur disque,  révèlent toute leur dimension sur scène.

Le Live Report sur Strasbourg Acoustik...

Set-list :

1. Seul
2. La Balade Au Bord De L’Eau
3. J’Suis Qu’Un Grain De Poussière
4. Rendez-Vous En Gare d’Angoulême
5. Tu m’As Manqué
6. Chanson
7. Etre Là, Etre En Vie
8. Duo d’Anges Heureux
9. Ce Qui Est Dit Doit Etre Fait
10. Hey Man
11. Le Berceau De La Vie
12. La Joie De Vivre
13. La Rousse Au Chocolat
14. L’Accordéon Désaccordé
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15. Irradié
16. Pour Une Fois
17. Champagne

Line-up :

Jacques Higelin : chant, piano, guitare, accordéon

Dominique Mahut :Percussions

Alice Botté : Guitares

Christopher Board : Claviers

Zaf : Basse

Arnaud Dueterlen : batterie


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